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début novembre 2030 Je n'étais pas dans un bon jour. Ni dans une bonne semaine ou un bon mois. Non, en fait, je n'étais pas dans une bonne année, tout court. Ça faisait à peine une semaine qu'Halloween était passée et j'étais officiellement en repos. J'avais pris ma semaine de congés dès le lendemain d'Halloween. Est-ce que j'avais besoin de vacances, vraiment ? Pas plus que d'habitude. Est-ce que je fuyais lâchement la caserne pour ne pas avoir à croiser Alejandro et parler de cette espèce de vie alternative qu'on avait vécu le 31 octobre ? Totalement. Bien sûr, il faudrait bien que je retourne bosser, que par conséquent, je lui fasse face pour la première fois depuis Halloween. Et il faudrait qu'on parle. De ça. Et je n'étais pas prête. J'aurais préféré avoir minimum 15 ans de congés à poser d'affilée, mais je devrais me contenter d'une semaine. Qui prenait fin après-demain. Et si je m'éclipsais... nulle part vu qu'il était un foutu fondateur et que je ne pourrais me cacher nulle part sur cette foutue planète. Est-ce que l'éclipse marcherait sur la Lune ? À croire que les autres fondateurs avaient dû sentir que je voulais me planquer, parce qu'il venait de me confier un nouveau protégé. Et comme il était hors de question que j'abandonne mes protégés, j'allais devoir être courageuse et rester sur Terre. Surtout qu'on m'avait dit le nom de mon nouveau protégé. Stefan Cadalso. Et je le connaissais bien. Merde, j'étais sûre qu'ils avaient fait exprès de me confier quelqu'un que j'appréciais et dont j'aurais à cœur de l'aider et de veiller sur lui. Foutus fondateurs sournois. J'entrais donc dans un bar dans lequel j'avais donné rendez-vous à l'agent fédéral. Le lieu était vide -ce qui avait été volontairement prévu- à l'exception d'un employé que je savais être un sorcier et de Stefan déjà présent et attablé.
- Salut Stefan. Comment ça va ? Il faut qu'on discute.
Oui, en général, ce n'était pas bon signe quand une femme disait ça à un homme. Mais bon, le plus souvent, c'était pour rompre. Et primo, j'étais là pour lui annoncer une collaboration "longue durée" entre lui et moi. Possible que ça sonne bien plus effrayant qu'une rupture en fait. J'allais peut-être sonner un peu brute de décoffrage. Mais lui comme moi, on venait de sortir de cette foutue onde magique qui avait frappé Halloween. Et si sa vie alternative était aussi perturbante qu'avait été la mienne, pas sûr qu'il aurait été réceptif à l'approche en douceur. Sans compter que j'avais déjà bossé avec lui et le peu que j'avais vu sur le terrain, c'était qu'il n'était pas un adepte des situations où on tournait autour du pot. Alors s'il préférait la franchise, autant lui en offrir. Ça m'arrangeait. Je pouvais être très diplomate, mais sincèrement, je n'étais pas dans une journée à l'être. Je m'installais à la table face à lui.
- J'ai entendu dire que tu fricotais un peu trop avec la magie et qu'on t'avait attribué la plus cool des êtres de lumière pour te protéger et te guider dans tout ce bordel surnaturel.
Je lui fis un grand sourire en mode "Tadam!" Oui, je ne sais pas son degré de connaissance du surnaturel, mais je savais qu'il savait. Parce qu'on avait une amie en commun. Aliana. Et que quand je lui avais dit le nom de mon nouveau protégé auquel je devais me présenter, elle avait plus ou moins indiqué qu'il était au courant. Jusqu'à quel niveau, aucune idée, mais au moins, je n'aurais pas à lui révéler l'existence de la magie. C'était ça de moins à faire et ça simplifierait les choses. Ou pas. Parce que bon, il savait pour le surnaturel, on avait déjà bossé ensemble donc on n'était pas des inconnus, mais jusqu'à présent, il ignorait que j'en faisais partie. Et aucun de nous n'aurait imaginé que je serais celle que les fondateurs choisirait pour le protéger.
- Laisse-moi deviner. Je ne suis pas télépathe, mais là à ce moment précis, tu aurais bien envie d'alcool. Fort de préférence. Je me trompe ?
Je fis un signe au barman pour lui signaler un alcool fort pour lui et un café triple expresso sans lait et sans sucre pour moi. Je n'étais pas télépathe, mais le barman, en était un, lui. Bah oui. Si je devais parler magie avec Stefan, il fallait bien que les seules oreilles potentiellement indiscrètes soient, elles aussi, magiques. Je ne voulais pas en plus me foutre les fondateurs sur le dos, encore plus que d'habitude. J'avais déjà assez à gérer avec un en ce moment.
Dernière édition par Daisy Boleyn le Ven 8 Sep - 23:53, édité 3 fois
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❝ Stefan A. Cadalso ❞
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Sujet: Re: Guess who's the lucky guy with the coolest whitelighter... (Stefan) Lun 8 Mai - 20:36
Plus rien n'avait de sens dernièrement. Plus d'Aliana pour lui expliquer ce qui se passait. Cette période d'Halloween Stefan l'avait mal vécu. Tout lui avait été rendu, il était marié. Sa femme était de retour, cette alliance avait retrouvé tout son sens. Dans cette vie il n'était plus profiler ni criminologue encore moins enquêteur. Stefan était passé de l'autre côté de la barrière, dans l'illégalité la plus totale. A la tête d'une concession de voiture qui lui servait à blanchir de l'argent. Stefan avait même eu une famille.
D'un geste de la main il signifia au seul employé qui se trouvait là de le resservir. S'il savait qu'il ne s'était jamais remis de cette perte tragique, cet évènement avait été semblable à du sel jeté à même une plaie ouverte. Stefan ignorait quand ça s'arrêterait. Peut être quand il n'y aurait plus une goutte d'alcool sur cette terre. Etrangement le serveur glissait dans son verre son alcool fort préféré en plus grande quantité que d'ordinaire.
« Salut Stefan. Comment ça va ? Il faut qu'on discute. »
Daisy. Il l'avait connue quand elle était journaliste, si Stefan voyait son coupable lui filer entre les doigts, il faisait appel à Daisy pour détruire sa réputation. Ils travaillaient à l'époque main dans la main. Désormais elle avait changé de carrière, mais quand elle lui avait donné rendez-vous, Stefan avait accepté.
« C'est ce que j'ai cru comprendre. Je t'écoute. »
Stefan ignorait ce qu'elle avait à lui dire en personne qu'elle ne pouvait pas lui raconter au téléphone. Il espérait simplement que ce n'était une mauvaise nouvelle au sujet de son amie aux cheveux verts que Stefan n'avait pas revu depuis que des créatures avaient surgi des entrailles de l'enfer. Il avait été blessé voyant le regard d'Aliana échanger quand elle avait vu tout ce sens s'échapper de sa plaie.
« J'ai entendu dire que tu fricotais un peu trop avec la magie et qu'on t'avait attribué la plus cool des êtres de lumière pour te protéger et te guider dans tout ce bordel surnaturel.»
« Sans vouloir t'offenser je n'ai pas besoin d'une babysitter. Ce monde est pourri depuis un moment personne m'a aidé jusque-là. Je vois pas pourquoi ça changerait maintenant. »
Des années qu'on lui collait tout ce qui touchait de près ou de loin à l'occulte. Dès qu'une enquête était un peu étrange c'était pour sa pomme. Il avait mis longtemps avant d'avoir les preuves que ce monde était plus complexe. Que la magie existait réellement. Maintenant qu'il était au courant, Stefan avait préféré garder cette information pour lui. Maintenant on lui filer un être de lumière.
Il avait beau apprécier Daisy, il n'avait aucune envie d'entraîner avec lui quelqu'un d'autres dans ses problèmes. Qu'est-ce que lui avait dit Aliana au sujet des êtres de lumière ? Des anges gardiens, des guides pour le surnaturel. Son rôle. C'était elle qui le guidait, qui lui expliquer ce qui se passait. Accepter la proposition de Daisy signifier perdre Aliana complètement.
« Laisse-moi deviner. Je ne suis pas télépathe, mais là à ce moment précis, tu aurais bien envie d'alcool. Fort de préférence. Je me trompe ? »
« Je t'ai pas attendu pour commencer. Désolé, j'ai eu quelques mois un peu chargés et comme j'ai jamais eu besoin d'excuse... Alors comme ça t'es un ange gardien... Pardon être de lumière...»
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Désormais attablée face à celui qui était désormais mon protégé, j'attendais que les boissons fortes nous parviennent avant que l'on poursuive sur le vaste sujet qu'était le motif de notre rendez-vous. Il avait besoin d'alcool et j'avais besoin de caféine. Une fois servis, la conversation repris. Et sans grande surprise, cela ne débuta pas avec Stefan faisant une danse de la joie. Quand il me décrivit comme une babysitter, j'eus un léger rire davantage désabusé qu'amusé.
- Ça tombe bien, j'ai pas prévu d'en être une. Sans te manquer de respect, t'es trop vieux pour qu'on te borde avec une histoire avant de dormir. Et je ne soigne pas à coup de bisou magique, non plus.
Stefan évoqua qu'il avait eu des mois chargés. J'ignorais en quoi, vu qu'on ne m'avait pas filé de dossier avec son background - les fondateurs le faisaient rarement, c'était plus souvent du "c'est ton protégé, démerdes-toi". Mais, vu que l'on s'était coltiné une brèche vers le Tartare à refermer au mois de janvier dernier, suivi d'un Halloween avec une modification temporaire de la réalité, je pouvais imaginer ce que Stefan pouvait traduire par "mois chargés". Je pris une gorgée de café tandis qu'il lançait le sujet de ma nature.
- Non. Et oui. Je suis ton être de lumière, mais je ne suis pas une être de lumière. Enfin si. À moitié.
Ok, avec ce genre de réponses pas claires, j'allais vite le perdre. Je décidais donc d'être plus claire que des "oui, non, enfin oui". Il avait déjà assez de problèmes pour lesquels il se cachait dans l'alcool, j'allais éviter de lui filer des migraines supplémentaires. Surtout que mon pouvoir de guérison ne prenait pas en charge les migraines.
- Je suis une hybride. Moitié être de lumière et moitié sorcière. Mais je suis davantage une sorcière. Une sorcière avec des protégés.
Oui, ça me semblait important de le dire Stefan n'était pas encore assez initié pour comprendre cette différence entre un être de lumière et une hybride, mais pour moi, ça me tenait à cœur de le préciser. J'avais grandi comme une sorcière et même encore maintenant, j'avais beau avoir des pouvoirs d'être de lumière et avoir des protégés, je me sentais encore comme une sorcière. J'avais accepté le fait d'être une hybride, mais j'avais encore de la difficulté comme me définir vraiment comme tel. C'était une crise identitaire encore en cours de gestion. Et les psys pour ce genre de problème n'existaient pas. de toute manière, s'ils avaient existé, aurais-je été les consulter ? Il y a de fortes chances que non. Mais c'était un problème qui ne concernait que moi et ne touchais pas mon protégé. Cependant, indiquer mon hybridation m'avait paru être un passage obligé. Après tout la confiance naissait de l'honnêteté.
- Je sais que tu es au courant un minimum pour ce qui nous entoure. Aliana me l'as dit. Mais je doute que tu imagines à quel point le bordel magique autour de toi est vaste. Tu as raison, ce monde est comme ça depuis un bail. Ce qui a changé, ce n'est pas lui, c'est toi. Tu as déverrouillé une porte, franchi le seuil et elle s'est refermée derrière toi. Alors maintenant, tu n'as plus le choix, tu es définitivement de l'autre côté et tu vas devoir avancer. C'est pour ça que je suis là. Parce que cet autre côté, c'est mon chez-moi.
J'aurais aimé pouvoir lui dire "si tu veux, on peut te remettre des œillères", mais ce n'était pas possible. Stefan était un humain, pas un cheval. D'ailleurs aurait-il souhaité en avoir ? À présent qu'il avait commencé à voir le monde tel qu'il était réellement avec de la magie, il était important qu'il en sache davantage. Pour sa propre sécurité. Des humains qui avaient commencé à voir, ça se repérait rapidement. Ça pouvait devenir une cible. C'était sans doute pour ça qu'on lui avait attribué un être de lumière. Pour sa propre sécurité autant que pour qu'il soit capable de voir arriver les menaces plus vite et se préserver des tentatives de manipulation. Stefan était intelligent, mais les démons étaient des experts de sournoiserie. Sans compter que dans son métier, où un certain nombre d'affaires criminelles pouvaient être liées à la magie, plus il en saurait, plus ça lui offrirait de trouver plus rapidement des réponses.
- Je ne suis pas là pour te tenir par la main ou te materner. Je ne suis pas là pour te rassurer ou flatter ton ego non plus. Je suis juste celle que tu pourras appeler et qui entendra toujours ton appel. Et tout ce que tu auras à faire c'est juste à dire mon nom et je t'entendrais où que je sois dans le monde. Et j'apparaitrai aussitôt. Comme ça.
Face à lui, je m'éclipsais avant de réapparaitre à ma place. J'aurais pu lui expliquer, mais à ce stade, il valait mieux des gestes aux paroles. Pour qu'il comprenne réellement ce que je voulais dire par apparaître aussitôt, s'il était en danger.
- Je ressentirai également quand tu seras blessé. C'est la connexion magique qui lie un être de lumière à son protégé. Alors si tu en as le besoin, je viendrai t'aider et me battre à tes côtés si tu es en danger, ou juste t'exfiltrer. Je serai là pour te guérir si tu es blessé. Mais, surtout, je suis là pour t'apporter des réponses si tu as des questions. Te guider, ce n'est pas te suivre partout et te dire où aller. C'est être là quand tu es perdu. Et t'avertir quand un chemin que tu envisages de prendre est dangereux. Mais je ne suis pas là pour t'empêcher de le prendre si tu fais ce choix en connaissance de cause. Quoi qu'il arrive, je serai là pour couvrir tes arrières. Considère-moi comme une coéquipière avec plus d'expérience et d'ancienneté. Et un pouvoir de guérison.
Pour l'agent fédéral qu'il était, je suppose que c'était l'image qui lui parlerait le plus. Nous avions déjà fait équipe lui et moi et ça avait fonctionné. Il n'y avait pas de raison pour que ça ne fonctionne pas cette fois. Certes la situation n'était plus la même, mais nos caractères restaient inchangés.
Dernière édition par Daisy Boleyn le Ven 8 Sep - 23:54, édité 2 fois
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❝ Stefan A. Cadalso ❞
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Sujet: Re: Guess who's the lucky guy with the coolest whitelighter... (Stefan) Mar 20 Juin - 16:45
Un bar, un verre d'alcool fort et une agréable compagnie. Ce n'était pas le début d'une bonne blague, quoique, mais un rendez-vous donné par Daisy qui devait lui parler de quelque chose d'important. Si Stefan s'y était rendu s'était pour honorer sa demande et surtout pour occuper son esprit. Ce qu'il n'avait pas prévu était d'avoir une baby-sitter magique.
« Ça tombe bien, j'ai pas prévu d'en être une. Sans te manquer de respect, t'es trop vieux pour qu'on te borde avec une histoire avant de dormir. Et je ne soigne pas à coup de bisou magique, non plus. »
« Je pense être assez vieux pour qu'on me foutte la paix. Ils ont pas quelqu'un d'autres à emmerder tes grands patrons ? »
Les fondateurs, Aliana n'avait pas su lui dire grands chose, elle avait émis l'idée de super sorciers. Et Stefan avait déduit que le reste des sorciers devaient être à leurs soldes. Daisy pour Stefan en plus d'être une arme de choix quand il ne pouvait pas coincer quelqu'un, faisait partie du monde magique. Si tu le savais plus ou moins bien ce que tu ne savais pas c'était sa nature d'être de lumière.
« Je suis une hybride. Moitié être de lumière et moitié sorcière. Mais je suis davantage une sorcière. Une sorcière avec des protégés. »
« A la tienne. »
Stefan leva son verre si le monde magique était moins flou qu'avant il n'était pas encore certain de vouloir s'attaquer aux hybrides. Dès qu'il avait la sensation de mettre le doigt dessus, on lui envoyait une vague de nouvelles informations qui compliqués encore plus sa compréhension du sujet. Alors il avait décrété de ne pas faire ça sobre. Au moins Stefan pourrait blamer la boisson pour la migraine qui lui fendrait le crâne.
« Je sais que tu es au courant un minimum pour ce qui nous entoure. Aliana me l'as dit. Mais je doute que tu imagines à quel point le bordel magique autour de toi est vaste. Tu as raison, ce monde est comme ça depuis un bail. Ce qui a changé, ce n'est pas lui, c'est toi. Tu as déverrouillé une porte, franchi le seuil et elle s'est refermée derrière toi. Alors maintenant, tu n'as plus le choix, tu es définitivement de l'autre côté et tu vas devoir avancer. C'est pour ça que je suis là. Parce que cet autre côté, c'est mon chez-moi. »
« Aliana ? Tu sais où elle est ? »
Le visage de Stefan s'était illuminé en entendant le nom de la jeune femme à qui il avait tellement besoin de parler. Ce silence radio était de trop et s'il avait mis toutes ses techniques de flics en évidence pour la retrouver, Stefan n'avait pas la moindre piste.
« Vous êtes marrants. Il était où l'être de lumière quand ma femme s'est faite assassinée ? Quand je me retrouve à enquêter et que je dois annoncer à un frère, une mère que sa soeur où sa fille ne rentrera pas ? »
Toutes ces personnes que Stefan avait croisées et à qui il devait annoncer des choses terribles. Tous ses meurtriers qui s'en sortaient juste à cause d'un défaut dans la procédure ou d'un avocat trop zélé. Stefan ne comprenait pas pourquoi lui devait en bénéficiait d'un alors que toutes ces personnes en auraient bien plus que lui et ne portait pas d'armes. C'était eux qu'il fallait aider pas lui et ça Stefan refusait d'en démordre.
« Je ne suis pas là pour te tenir par la main ou te materner. Je ne suis pas là pour te rassurer ou flatter ton ego non plus. Je suis juste celle que tu pourras appeler et qui entendra toujours ton appel. Et tout ce que tu auras à faire c'est juste à dire mon nom et je t'entendrais où que je sois dans le monde. Et j'apparaitrai aussitôt. Comme ça. »
« Merci, mais non merci. Trouves toi quelqu'un qu'on pleurera quand il sera mort. Mais pas moi. »
Il avait beau apprécier Daisy, l'idée d'avoir quelqu'un lié à lui sans qu'il ne puisse rien y faire le ramener à sa femme. Et ce n'était pas quelque chose que Stefan ne pouvait ni voulait se permettre. Il avait retenu la leçon et préférait ne risquer que sa propre vie. Et ce n'est pas cette cerbère qui changerait quoi que ce soit ni même Daisy. C'était trop tard. Ce n'était pas lui qu'il cherchait à sauver.
« Je ressentirai également quand tu seras blessé. C'est la connexion magique qui lie un être de lumière à son protégé. Alors si tu en as le besoin, je viendrai t'aider et me battre à tes côtés si tu es en danger, ou juste t'exfiltrer. Je serai là pour te guérir si tu es blessé. Mais, surtout, je suis là pour t'apporter des réponses si tu as des questions. Te guider, ce n'est pas te suivre partout et te dire où aller. C'est être là quand tu es perdu. Et t'avertir quand un chemin que tu envisages de prendre est dangereux. Mais je ne suis pas là pour t'empêcher de le prendre si tu fais ce choix en connaissance de cause. Quoi qu'il arrive, je serai là pour couvrir tes arrières. Considère-moi comme une coéquipière avec plus d'expérience et d'ancienneté. Et un pouvoir de guérison. »
« Plus d'expérience ? Je survis dans ce monde depuis quarante longues années. Ce monde a toujours été le même. Il n'a pas changé du jour au lendemain. Je ne suis pas tombé dans le trou du lapin d'Alice au pays des merveilles, je ne suis pas passé de l'autre côté du miroir. Je me suis toujours démerdé et je compte bien continuer comme ça. »
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Je compatissais avec Stefan. Il essayait de gérer ça avec une logique d'humain. Et j'aurais aimé pouvoir juste lui dire "ok, noté" et le laisser continuer sa route comme il le faisait déjà. Mais il ne connaissait pas les fondateurs comme moi, je les connaissais. Ce n'est pas pour rien que je les considérais comme mon enfer personnel sur Terre. Quand Stefan me demanda s'ils n'avaient pas quelqu'un d'autre à emmerder que lui, j'eus un petit rire mi nerveux-mi amer. Et mon regard croisa celui du barman télépathe. Sa moue traduisait parfaitement ce que je ressentais à cet instant et je n'aurais pas su dire si c'était parce qu'il lisait mes pensées ou s'il avait le même point de vue.
- D'habitude, c'est moi qu'ils emmerdent. Je ne vais pas te mentir, ça me change que ce soit toi. Et je ne veux pas briser tes espérances, mais ne te fatigue pas à essayer de les convaincre. J'ai fait fuir 5 êtres de lumière en 2 ans, et ils s'accrochent. Ce sont des politiciens magiques. Ils en arrivent presque à te faire apprécier leurs équivalents humains.
J'avais comme dans l'idée que dit ainsi, l'image se ferait plus facilement dans l'esprit de Stefan. Bien sûr, les fondateurs étaient plus complexes que ça, mais ça résumait malgré tout assez bien pourquoi sorciers et fondateurs, c'était rarement une grande histoire d'amour. Les fondateurs étaient les arcanes du pouvoir magique, pour le Bien. Et dès qu'il y avait des jeux de pouvoirs, il y avait autant d'enjeux que d'emmerdes. Quand il me dit "à la tienne" en apprenant que j'étais une hybride, je réfugiais dans mon café. Je ne buvais pas d'alcool, mais je pouvais comprendre à cet instant précis pourquoi Stefan préférait quant à lui se réfugier dans son whisky. Quitte à avoir mal au crâne, autant que ce soit à cause de l'alcool. Compréhensible. Et j'étais désolée d'être celle qui devait lui refiler toutes ces informations qu'il n'avait pas forcément demandées. C'était ça le plus compliqué dans le fait d'être l'être de lumière de quelqu'un qui en savait peu. La phase d'initiation, c'était un peu comme lancer des tonnes d'infos pour s'assurer qu'il soit prêt le plus rapidement pour lui éviter des dangers supplémentaires. Mais cette intention louable devait être lourde à digérer.
Lorsque je mentionnais notre amie commune, Aliana, je ne fus pas surprise qu'il me demande de ses nouvelles.
- Occupée avec des trucs de Shadowhunters. Eux aussi, ils ont leurs lots de trucs compliqués. Si tu ne veux pas avoir à boire encore plus que ce que tu vas déjà t'enfiler ce soir, ne pose pas trop de questions sur les shadowhunters et leurs propres politiques internes. Mon pouvoir de guérison ne soigne pas les migraines.
Dans un sens heureusement. Parce qu'entre le bordel au sein de la communauté magique, le bordel au sein des shadowhunters, ou juste celui chez les humains, je passerais mon temps à soigner tout le monde. Si les êtres de lumière avaient ce pouvoir, peut-être - je dis bien peut-être - que là, j'accepterais d'en avoir un. Et concernant Aliana, je n'en savais pas assez pour répondre davantage à Stefan. Sans compter que je ne savais pas ce qu'il savait et ce qu'il avair le droit de savoir. Je connaissais bien les règles qui régissaient la communauté magique. Mais tout ce qui était règles de l'Enclave, je n'étais pas experte. Aliana allait bien, enfin aussi bien qu'on puisse l'être quand on chassait les démons, c'était ça qu'il devait retenir.
- Les humains n'ont pas d'être de lumière. Normalement, c'est réservé aux créatures magiques. S'ils ont décidé de t'en filer un, c'est que soit ils ont un plan pour toi, soit tu t'es mis dans la merde avec le monde magique. Soit les deux. Dans tous les cas, le fait que tu sois mon protégé tout en étant humain, suffit à me faire dire qu'ils ne renonceront pas à te filer un être de lumière. Et sur ce sujet-là, ils s'en foutent royalement de ton non-consentement.
Je comprenais sa frustration, mais je ne faisais pas les règles. Et malheureusement pour lui, le monde magique est empli de règles qui paraissaient incompréhensibles au regard d'humain. Probablement parce que pas mal nous semblaient incompréhensibles ou datées, à nous aussi, sorciers et autres créatures magiques. Quans Stefan compara son ancienneté avec la mienne, j'eus un petit sourire. Sa réaction était logique et compréhensible. Mais une fois encore, j'allais devoir être celle qui devrait le confronter à la réalité.
- Quarante ans en tant qu'humain. J'ai que 28 ans, techniquement, c'est plus jeune que toi, c'est vrai. Mais je suis née en plein dedans. Quand tu avais 8 ans, tu survivais en tant qu'humain. Quand j'avais 8 ans, je devais apprendre à me contrôler pour ne pas générer des tornades à la moindre contrariété, pour ne pas raser la moitié du pâté de maisons. Tu as été formé pour chasser les criminels. J'ai été élevée pour affronter des démons. Tu es parfaitement doué pour te démerder dans un monde humain. Meilleur que beaucoup, c'est un fait. Mais ce que tu as pu voir au côté d'Aliana, si c'est déjà bien plus que ce que les autres humains voient, ça reste que le sommet de l'iceberg. Si tu crois que tu sais te débrouiller, tu vas finir comme le Titanic. Et la tragédie du Titanic, c'est pas qu'il ait coulé, c'est qu'il a embarqué des tonnes de passagers dans sa chute.
J'avais pris soin de me limiter à mon propre exemple pour ne pas le surcharger d'infos, il avait déjà assez à gérer pour ce soir. Mais dans un monde magique où pas mal avaient plusieurs siècles d'existence, 40 ans, ça n'avait pas vraiment valeur d'ancienneté.
- Si tu ne veux pas de moi comme être de lumière, ça ne les fera pas renoncer. Ils t'en enverront juste un autre. Probablement un bien formaté qui suit le manuel à la lettre. Et crois-moi, les êtres de lumière à 100% sont d'un chiant. Il vaut mieux pour toi que ce soit moi plutôt qu'un autre. Si tu veux qu'ils te foutent la paix, accepte.
C'était ironique venant de moi qui passais mon temps à les envoyer chier, mais Stefan étant un humain qui ne baignait pas encore assez dans le bain, je savais déjà que ça lui serait encore plus compliqué que ça ne l'était déjà pour moi.
- Si je suis ton être de lumière, tu auras plus de liberté que si tu dois te coltiner un de mes remplaçants. Pas juste parce que je suis une fille sympa, mais aussi parce que j'adore les emmerder là-haut. C'est ça mon atout pour toi. Je suis une chieuse. Et je suis douée. Comme sorcière, comme être de lumière et comme chieuse.
Avec d'autres, ce genre de discours m'aurait fait passé pour une incompétence, mais avec Stefan, il était possible qu'il comprenne que c'était sa chance d'avoir à la fois un être de lumière qui lui foutrait la paix. Pour preuve, j'étais en train de lui parler dans un bar en lui payant des verres. Un autre être de lumière lui aurait fait la leçon selon laquelle "il devrait prendre mieux soin de lui-même" ou une autre leçon de morale à deux balles qui donnait plus envoyer de les envoyer chier que de les écouter. Ce n'était pas pour rien que j'avais essayé de me débarrer des miens plus d'une fois. Et puis, j'avais un atout supplémentaire. J'avais déjà bossé avec lui. Et si j'étais douée pour l'aider à coincer des criminels sans utiliser mes pouvoirs, j'étais encore meilleure sorcière que je n'avais été une bonne journaliste. Je savais déjà que je pourrais l'aider mieux qu'un autre être de lumière, mais si ça devait se faire, il fallait que ce soit parce qu'il était d'accord avec l'idée. Les fondateurs n'étaient pas super enclins à respecter le fait qu'on dise "non", mais ce n'était pas mon cas. Je savais faire en sorte que Stefan comprenne clairement ce qui était en jeu, mais s'il refusait que je le protège, j'accepterais son refus. J'avais conscience que ça ne changerait pas le fait qu'un autre serait envoyé à ma place, mais j'aurais n'aurais pas brisé la relation de confiance que nous avions réussi à mettre en place en bossant ensemble.
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Sujet: Re: Guess who's the lucky guy with the coolest whitelighter... (Stefan) Lun 29 Jan - 15:54
De nombreuses fois Stefan avait croisé ou travailler avec Daisy, il n'avait rien contre la sorcière, au contraire, c'était l'idée qu'on lui envoie quelqu'un pour veiller sur lui qui ne lui plaisait pas. Sa vie de mortel certes était dangereuse pour lui, mais il s'agissait de sa vie. Du moindre de ses choix qui l'avait conduit sur cette route. Que d'un coup on s'intéresse à lui ne plaisait pas du tout à Stefan.
« D'habitude, c'est moi qu'ils emmerdent. Je ne vais pas te mentir, ça me change que ce soit toi. Et je ne veux pas briser tes espérances, mais ne te fatigue pas à essayer de les convaincre. J'ai fait fuir 5 êtres de lumière en 2 ans, et ils s'accrochent. Ce sont des politiciens magiques. Ils en arrivent presque à te faire apprécier leurs équivalents humains. »
« Tes politiciens magiques devraient s'occuper d'êtres magiques jusqu'à preuve du contraire je n'en fais pas partie. J'ai juste ce qu'Aliana nomme la seconde vue, un truc qui voit au travers des runes et des sortilèges. J'ai rien de magique »
Maintenant qu'il évoquait Aliana, Stefan devait lui poser la question. Il devait savoir ce qu'elle devenait où elle était. Et surtout pourquoi il n'avait plus de nouvelles. Certes lors de l'attaque ou des créatures mythologiques se frayaient un chemin dans les rues de San Francisco, Stefan avait été blessé. Mais ça n'était pas sa faute. Pourtant depuis plus rien, plus aucune nouvelle. Et ça l'inquiétait. C'était Aliana qui aurait pu réellement bénéficier d'un être de lumière pas lui.
« Occupée avec des trucs de Shadowhunters. Eux aussi, ils ont leurs lots de trucs compliqués. Si tu ne veux pas avoir à boire encore plus que ce que tu vas déjà t'enfiler ce soir, ne pose pas trop de questions sur les shadowhunters et leurs propres politiques internes. Mon pouvoir de guérison ne soigne pas les migraines. »
« Occupée... Et pas besoin de me refaire le topo sur les chasseurs d'ombres, j'en sais assez. »
Stefan ne voyait là qu'un mensonge, soit fait pour que Daisy n'ait pas avoir à répondre je ne sais pas, soit pour ne pas lui faire de peine concernant Aliana. Depuis qu'il la connaissait Aliana avait toujours été occupée. Pourtant elle avait toujours trouvée cinq minutes pour vérifier si Stefan était toujours en vie ou lui poser beaucoup trop de questions sur les mortels. Stefan en faisait de même en la questionnant sur les chasseurs d'ombres.
« Les humains n'ont pas d'être de lumière. Normalement, c'est réservé aux créatures magiques. S'ils ont décidé de t'en filer un, c'est que soit ils ont un plan pour toi, soit tu t'es mis dans la merde avec le monde magique. Soit les deux. Dans tous les cas, le fait que tu sois mon protégé tout en étant humain, suffit à me faire dire qu'ils ne renonceront pas à te filer un être de lumière. Et sur ce sujet-là, ils s'en foutent royalement de ton non-consentement. »
« Je me comporte comme je le fais depuis quarante ans. J'ai pas plus ni moins d'ennuis que d'ordinaire. Et s'ils ont un plan pour moi qu'ils viennent me le dire en face qu'on en discute. »
« Quarante ans en tant qu'humain. J'ai que 28 ans, techniquement, c'est plus jeune que toi, c'est vrai. Mais je suis née en plein dedans. Quand tu avais 8 ans, tu survivais en tant qu'humain. Quand j'avais 8 ans, je devais apprendre à me contrôler pour ne pas générer des tornades à la moindre contrariété, pour ne pas raser la moitié du pâté de maisons. Tu as été formé pour chasser les criminels. J'ai été élevée pour affronter des démons. Tu es parfaitement doué pour te démerder dans un monde humain. Meilleur que beaucoup, c'est un fait. Mais ce que tu as pu voir au côté d'Aliana, si c'est déjà bien plus que ce que les autres humains voient, ça reste que le sommet de l'iceberg. Si tu crois que tu sais te débrouiller, tu vas finir comme le Titanic. Et la tragédie du Titanic, c'est pas qu'il ait coulé, c'est qu'il a embarqué des tonnes de passagers dans sa chute. »
Si Stefan était désolé pour Daisy d'avoir eu à affronter tout ça, ça n'expliquait pas pourquoi lui devait bénéficier d'un traitement de faveur, qu'il ne méritait pas. Pourquoi quand il disait simplement non on ne pouvait pas simplement l'écouter. Pourquoi fallait il que des personnes qu'il ne connaissait pas, qu'il n'avait sans doute jamais vu de sa vie, décide de sa vie sans que Stefan n'ait son mot à dire dans cette histoire.
« C'est mon choix. Alors au lieu de me laisser couler seul ils t'envoient pour couler avec moi ? Si je veux sauter dans le monde magique les deux pieds en avant c'est mon choix. Si je veux sauter du haut du golden gate c'est encore mon choix. »
« Si tu ne veux pas de moi comme être de lumière, ça ne les fera pas renoncer. Ils t'en enverront juste un autre. Probablement un bien formaté qui suit le manuel à la lettre. Et crois-moi, les êtres de lumière à 100% sont d'un chiant. Il vaut mieux pour toi que ce soit moi plutôt qu'un autre. Si tu veux qu'ils te foutent la paix, accepte. »
« Je m'en fous, j'en veux pas. »
Entêté à la manière d'un enfant Stefan aurait pu bouder avec son verre de whisky entre les mains. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi lui et pourquoi pas n'importe qui d'autres. Il n'avait pas besoin qu'on le sauve. Stefan n'avait pas attendu l'intervention des fondateurs pour faire attention à lui et techniquement ça faisait longtemps qu'il baignait dans ce monde magique sans le connaître. L'effleurant au fil de ses enquêtes jusqu'à sa rencontre avec Aliana qui avait marqué le début de ses questions qui trouvaient enfin des réponses.
« Si je suis ton être de lumière, tu auras plus de liberté que si tu dois te coltiner un de mes remplaçants. Pas juste parce que je suis une fille sympa, mais aussi parce que j'adore les emmerder là-haut. C'est ça mon atout pour toi. Je suis une chieuse. Et je suis douée. Comme sorcière, comme être de lumière et comme chieuse. »
« Je n'en doute pas. Mais ça ne change pas le problème. Je n'ai pas besoin d'un être de lumière. Perds pas ton temps avec moi et trouve toi quelqu'un qui mérite vraiment d'être sauvé. C'est pas ce qui doit manquer des Mélusines ou des fées clochettes. J'appellerais pas, je demanderais rien. »
Help i have done it again.
I have a very strong feeling that the opposite of love is not hate - it’s apathy. It’s not giving a damn.
Stefan avait donc la seconde vue. J'en avais maintenant bien la confirmation. Et ceci expliquait peut-être certaines décisions d'en-haut. Des humains avec la seconde vue, y'en avait foule et ils n'avaient pas d'être de lumière pour autant. Mais un humain avec la seconde vue qui trainait avec au moins une shadowhunter...ça pouvait être une autre histoire pour eux.
- Tu sais quoi ? Tu n'auras qu'à leur expliquer toi-même. Je suis même prête à t'accompagner. Juste pour assister à ça. Ça risque d'être intéressant.
Pour moi. Parce que le concernant, je pouvais déjà dire que les fondateurs s'en fouteraient de son point de vue. Mais si Stefan voulait aller se plaindre à un service après-vente inexistant, j'étais prête à venir avec lui. Pas pour l'assister, non pour regarder le tout, pop-corn en main. Peut-être même que je filmerais ça pour me le repasser les jours de déprime. Stefan était à la fois si blasé et si innocent, c'en était touchant. Il voyait le monde avec une naïveté humaine. Pas naïf face à la cruauté, non naïf de penser que les fondateurs allaient se satisfaire de son refus. Quand je bataillais avec eux, refusant les êtres de lumière qu'on m'attribuait, je savais d'avance qu'ils se ficheraient de mon "je n'en veux pas". Ce n'est pas pour rien que je faisais fuir ceux qu'on m'attribuait. J'étais dans un rapport de force à essayer d'épuiser leurs réserves. Je ne discutais pas, je sabotais. Mais écouter Stefan qui pensait que parler avec eux suffirait à leur faire comprendre son opinion, il y avait quelque chose d'affectueusement enfantin. Je crois bien qu'à cet instant, je le regardais comme une mère qui écoute son enfant parler de sa liste au père Noël et de comment les lutins allaient les fabriquer. J'avais presque plus envie de lui briser ses rêves. Mais je me devais de revenir à la réalité de la situation, et je repris.
- Et m'en demande pas plus sur les plans qu'ils pourraient avoir pour toi ou pourquoi ils t'ont refilé un être de lumière. Ils m'en ont pas dit plus. Et vu ma relation avec eux, je suis clairement pas celle à qui ils feront des confidences.
Et ils seraient les derniers à qui j'en ferais. On avait déjà du mal à rester sur un rapport de non-agression eux et moi, ce n'était pas pour s'organiser des "Tea Party". Ou alors si il venait à en avoir, le risque pourrait être qu'elle soit de celle de qu'il y a eu à Boston en 1773.
Lorsque je mentionnais qu'Aliana était occupée, je vis la mine renfrognée de Stefan.
- Crois-moi, en ce moment dans le monde magique, c'est la merde. Encore plus que d'habitude, je veux dire.
Et ça l'était déjà pas mal d'habitude. Mais depuis début 2030, il y avait comme une escalade et on ne savait plus par quel bout prendre la trop longue liste de problèmes à gérer. Ou essayer de gérer. Mais je ne pouvais pas lui en dire plus. Déjà parce que j'en savais pas tant que ça. Et ensuite, parce que ce qui concernait les problèmes que pourraient gérer Aliana, ce n'était pas à moi d'en parler. Ça serait à elle de lui expliquer sa part si elle souhaitait le faire.
J'écoutais ensuite Stefan me répéter qu'il ne voulait pas d'être de lumière, que si les fondateurs n'étaient pas satisfaits, il n'avaient qu'à venir lui dire en fasse. Et plus je l'écoutais, plus je me retenais de rire. Pas à cause de lui, mais parce que je venais de réaliser pourquoi j'étais là.
- Maintenant, je sais pourquoi ils m'ont choisie pour être ton être de lumière.
Parce que Stefan était exactement comme moi. Un foutu emmerdeur récalcitrant. Et je réalisais qu'ils avaient du penser là-haut que me l'attribuer allait être soit une punition, soit que le caractère de Stefan allait faire office de message peu subtil sur mon propre caractère de merde. Dommage pour eux, la seule chose qui me vint à l'esprit en écoutant Stefan, c'était que lui et moi, on avait le potentiel pour être une sacrée équipe qui pourrait fonctionner.
- S'ils ne veulent pas que tu coules, il doit y avoir une raison. Je ne prédis pas l'avenir, mais y'en a là-haut qui eux le peuvent. Et les connaissant, c'est définitivement pas parce qu'ils t'aiment bien. Si les fondateurs étaient charitables, ça se saurait...
Quoiqu'ils aient pu avoir en tête le concernant, c'était définitivement plus pour servir leurs intérêts que le sien. Et par conséquent, ça ne faisait qu'appuyer e fait qu'ils ne se contenteraient pas d'un non. Ils avaient un plan, avaient placé leurs pions sur leur échiquier. Ils feraient en sorte que ce plan se suive sans gros accroc. D'une manière ou d'une autre.
- Un être de lumière ne choisit pas ses protégés. Mais pour être franche, maintenant que tu viens de me dire que tu n'en vaux pas le coup et que tu es une perte de temps, je vais rester. J'ai un petit truc pour les cas désespérés. Probablement parce que j'en suis une moi-même. Et quant à savoir si tu mérites d'être sauvé ou que je t'accorde de mon temps, ça, ça me regarde.
Je lui avais pourtant dit que j'étais une emmerdeuse. On ne dit pas à une emmerdeuse ce qu'elle doit penser, c'est le meilleur moyen de la pousser à faire le contraire... Résultat, maintenant, j'étais doublement motivée à être son être de lumière. Bien joué, Stefan.
- Bien sûr que si tu le feras. Peut-être pas pour toi. Mais viendras le jour où tu auras peut-être quelqu'un de blessé ou menacé par un démon. Et où il te suffira de crier mon nom pour que je vienne le soigner ou vous extraire. Tu le feras. Tu considères que toi, tu ne le mérites pas, mais la vie des autres t'importe.
Il semblait oublié que je le connaissais déjà. On avait déjà fait équipe plusieurs fois, lui et moi à l'époque où j'étais encore journaliste. Alors pas assez pour que je puisse prétendre le comprendre en général. Mais cette facette-là de lui, j'en avais déjà été témoin pour la connaître.
- J'ai déjà bossé avec toi, qu'est-ce qui t'empêche de continuer à le faire ? La seule différence avec avant, c'est que maintenant, tu sais que je peux faire encore plus que je n'en étais déjà capable.
Après tout, il avait tout à y gagner.
- Être ton être de lumière ne veut pas dire que je suis ta nouvelle garde du corps ou ta nouvelle coéquipière. Vois-moi plutôt comme la sniper à laquelle tu peux faire appel pour couvrir tes arrières, mais aussi celles de ceux qui t'accompagneraient. Une sniper secouriste super indic qui paie des verres.
Et qui pourrait même lui faire économiser parfois de l'essence ou des billets de trams. Il savait déjà que j'étais une fille cool. C'est juste que maintenant il avait découvert que je l'étais encore plus qu'avant.
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Sujet: Guess who's the lucky guy with the coolest whitelighter... (Stefan) 
