Depuis la mort d’Adriann, P.J ressentait comme un trou béant dans son cœur, un vide qu’elle pensait ne jamais réussir à combler, malgré les secondes, les minutes, les heures et les journées qui passaient…. Bien sur, elle n’en avait parlé à personne dans la famille et tout cela au départ parce qu’elle avait peur de la réaction de ceux-ci puisque l’homme qu’elle fréquentait avait douze années d’écart avec elle….

Elle souffrait et regrettait ses agissements et s’était refermée ces derniers temps… Elle avait l’impression d’avoir mal agit avec lui et ce d’autant plus maintenant qu’il avait rendu son dernier soupir. Elle se rendait compte qu’elle venait surement de perdre l’homme de sa vie, celui qu’elle avait pourtant été capable de cacher de sa mère, son père, ses sœurs et tout le monde…

Non, cette relation n’était pas complètement secrète, quelques amis de l’université avaient pu le rencontrer et échanger avec lui et lorsque son cœur est sur le point d’imploser, elle passait un coup de téléphone à ses amis afin de faire part de sa nostalgie mais aussi de se remémorer des quelques moments heureux passés ensemble et en leur compagnie.

En cette fin de semaine, P.J devait diner en tête à tête avec sa mère, celle qu’elle cherchait à, éviter encore plus que les autres membres de la famille depuis quelques semaines… Il fallait dire que le don d’empathie de sa mère était très puissant et elle essayait depuis un petit moment de questionner sa fille ainée… Enfin, même Parker, Peyton et Coop avaient remarqué lz tristesse de la jeune femme à la chevelure châtain clair tout proche du blond.

Arrivée dans le restaurant, la jeune psychiatre infantile en devenir vit sa mère au loin et lui fit coucou pour lui faire part de son arrivée.

« Maman, tu m’avais manqué »

Elle serra dans ses bras sa mère qui lui tendait les siens… La jeune femme n’avait pas l’habitude de passer si peu de temps en famille et d’être recluse dans son petit appartement d’étudiante’ mais elle ne voulait éveiller les soupçons de personne.

Prudence s’en voulait d’avoir mis de côté sa chère et tendre maman, qui avait toujours été la pour elle et pour qui elle n’avait jamais eu de secret auparavant… Elle avait comme coupé partiellement le contact et fermé les vannes de la communication et ce même avec ses jeunes sœurs.

Un moment de détente qu’elle considérait donc comme privilégié et qui lui avait beaucoup manqué, même s’il se faisait en petit comité : Il valait mieux y aller étape par étape et elle ne se sentait pas encore prête à faire un grand sourire non souhaité devant l’ensemble de ses proches afin de disperser les suspicions et l’inquiétude.

« Je prendrai bien un petit cocktail, léger par contre, je dois reprendre la voiture tout à l’heure, ce serait cool d’éviter de perdre mon permis à quelques mois de décrocher mon diplôme de psychiatre… Enfin normalement, je ne vais pas non plus vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. »

P.J avait certes l’impression d’être née pour faire ce métier mais, en revanche, elle préférait garder une marge d’erreur, ne sait-on jamais. Cela restait tout de même un plaisir d’échanger à ce sujet avec sa mère qui elle aussi avait étudié la psychologie à l’université et était doctorante. La sœur ainée de la famille avait toujours ressenti de l’admiration pour sa maman : Elle n’avait pas hésité à plusieurs reprises, à prendre à nouveau le chemin de la fac et ce à des âges différents afin de s’instruire et d’asseoir son savoir en tant que femme .

« Et alors, Papa et les filles ? Comment vont-ils ? »

L’occasion se faisait de prendre des nouvelles de ses êtres chers, pour qui elle faisait la morte depuis un petit moment…

Phoebe devait être la Halliwell la plus perspicace du quatuor originel et elle n’avait jamais rien laissé au hasard. Elle avait toujours prôné dans l’éducation de ses trois filles la communication et l’échange. Rien n’était laissé au hasard dans cette famille et il ne devait pas y avoir de secret ni de discussion tabou. Pour cette fois_ci, Prudence-Johanna avait enfreint la règle et elle savait qu’à un moment ou un autre , elle serait rattrapé par son imprudence.

Non, la jeune femme n’en voulait absolument pas à sa mère de vouloir en savoir plus à ce sujet, seulement, maintenant que la situation se faisait d’autant plus complexe, avouer un non-dit datant de plusieurs années en arrière compilé avec le décès récent de la personne source de son chagrin lui semblait comme insurmontable.

Être sincère, parler naturellement comme cela vient, il ne restait plus que cela comme option aux yeux de l’ainée de la fratrie de sœurs… Ne pas chercher des formulations particulières afin d’alimenter cet échange, juste vider son cœur, son esprit, son âme.

« Parler de mon master en psychologie et de l’examen serait plus simple, malgré le stress que je ressens… Mais tu as raison, il y a quelque chose d’autre ou plutôt quelqu’un d’autre qui anime mes pensées depuis longtemps mais, ca a tourné au vinaigre… »

Les mojitos arrivaient, cela offrait à la Halliwell quelques instants de répit afin de reprendre son souffle et réfléchir vaguement. Elle sourit discrètement au serveur afin de le remercier de l’avoir servi et tourne son regard en direction de Phoebe pour trouver le courage de reprendre la ou elle s’était arrêtée :

« Il y à quasiment trois ans maintenant, j’ai rencontré quelqu’un, d’un peu plus âgé que moi, douze ans pour être précise…. »