« Mais qu'est-ce que je fais ici ? »

Je ne sais pas trop ce qu’il m’a pris, mais j’ai marché. Marché dans la ville me permet de me réapproprié l’endroit où j’ai vécu durant tant d’années avant ma mort. Avec mon appareil photo au cou, je profite du beau temps pour prendre des jolis clichés. Alors que je revisite la ville, les nuages commencent à venir. N’ayant pas de quoi me couvrir, je ne sais pas trop ce qui me prend mais je dois trouver un lieu pour me sécher mais surtout me mettre à l’abri.

Trempée, j’ai de l’eau qui me coule de partout. J’ai eu le temps de mettre mon appareil photo dans ma sacoche pour éviter qu’il soit mouillé. Je me demande bien où est-ce que je peux aller. L’école de magie s’est bien, mais bon….Il va bien falloir que je trouve un logement. Puis tout en y réfléchissant, je laisse mes pieds m’amenaient là où ils ont envie. Au fils des rues, je me retrouve devant la maison de notre famille.

Quelle fut ma surprise en me retrouvant à nouveau devant cette maison. Mes sentiments se bousculent, puis, je commence à faire demi-tour. Mais, je n’ai pas réussi, mes pieds en ont décidé autrement ! « Non, mais ce n’est pas possible… » Je retente une nouvelle fois, mais voilà que cela recommence ! « On m’a lancé un sort ou quoi ?! » Je me calme, puis, me disant que je pourrais sans doute m’en aller, je fais un pas dans l’autre sens. Mais non, toujours rien… « Mais ?! On c’est quoi ce bordel… » Je commence à paniquer, puis, tandis que je tente de remettre les choses en place, j’entends la porte qui s’ouvre.

Me tournant vers la porte, je dis simplement mais surprise : « Bonjour, est-ce que la famille Halliwell habite toujours ici ?  » Je ne connais pas la personne, enfin, je n’arrive pas encore à y mettre un nom dessus. Trempée sous la pluie, j’espère que mes sœurs sont là…Même si je suis encore en colère après elles…Je crois qu’un ou qu’une petite maligne en a décidé autrement…

« Mais qu'est-ce que je fais ici ? »

La pluie a fait son œuvre…Je suis trempée… Je suis devant ma maison. Mais que dire de plus… Je me dis que pour le moment, je dois bien parler. Je peux apercevoir un homme qui sort de chez moi, je le ne connais pas du tout. Mais quel fut ma surprise en voyant ma sœur devant moi. Néanmoins, je salue le jeune homme : «  Bonjour.  » Je vois que le ciel pleut encore. Je me décale pour qu’il puisse sortir, puis, je vois ma sœur. Piper, là devant moi…Elle est là. Juste là.

Voyant ma sœur devant moi, je ne sais pas ce qu’il me prend mais je lui fais une étreinte en pleurant. Trempée par l’eau, je recule rapidement. «  Mince, je t’ai trempée…  » Essuyant mes larmes, je ne m’aperçois pas de suite que je peux voir mon autre petite sœur Phoebe. Je les observe un court instant, je ne sais pas trop quoi dire. Je suis revenue il y a quelques temps, et déjà je suis perdue avec cette ville qui a bien changée. Seulement, je suis contente de voir que mes sœurs, elles n’ont pas changé.

Avançant un peu, je fais aussi une étreinte à ma petite sœur. Je mets ma main sur la joue de Phoebe. Je lui souris, je suis apaisée maintenant, je ne peux pas lui en vouloir. Elle est ma sœur après tout. J’ai décidé de mettre de l’eau dans mon vin, et d’essayer de mieux la comprendre. Je sens aussi dans cette maison, les odeurs que j’ai toujours connues. Je suis rassurée de constater que l’endroit n’a guère changé. Je recule un instant, la pluie ne cesse de tomber dehors. Je dis en souriant tout en essuyant mes joues.

« Je suis contente de vous voir. Tellement de choses ont changé…Je….Je…Pourquoi… ? » « Pourquoi vous avez fait cela ? » La question que je n’arrive pas à sortir de ma bouche. On a toujours laissé les morts en paix. Alors pourquoi moi ?! C’est la question que j’ai posé aux Fondateurs lorsque je suis sortie de terre si l’on peut dire cela ainsi. Je suis à la fois heureuse, mais aussi en colère contre elles, j’étais en paix.

Depuis mon retour, j’ai tout récupéré ou presque. Mes pouvoirs sont à l’état de friches, ma vie est en lambeaux, et je suis dans une ville qui a tellement changée, que je suis perdue…Seulement, je ne vais pas leur en vouloir. Je vais tâcher de comprendre leurs explications. Me tournant vers Piper, je lui dis en souriant : «  C’est vrai qu’il y a une bonne odeur qui vient de la cuisine…  » Je sais que Piper et Phoebe vont comprendre. Leurs regards sur moi, je les regarde à mon tour avec l’amour d’une sœur que je ressens pour elles.

« Mais qu'est-ce que je fais ici ? »

Être de retour en vie m’a chamboulée…J’ai du mal à comprendre le pourquoi du comment. Après tout, elles n’étaient pas seules, en famille. Le deuil finit bien par passé à un moment donné. Me réconcilier avec cette nouvelle vie est compliqué. Je me dis que je ne vais sans doute pas y arriver…Je sais juste que j’ai besoin de temps pour aller mieux. Seulement, je ne peux pas m’empêcher de me dire que je peux vivre à nouveau.

L’étreinte de ma sœur me fit du bien. Nous pleurâmes un instant, nous en avions besoin, et on ne peut pas le nier. La voir là devant moi me fit sourire. Il est vrai que ma sœur me tient à cœur, je ne peux pas passer ma vie sa ma famille. Je recule et je l’écoute patiemment. Je ne sais pas quoi dire à ses propos. Puis, réfléchissant un court moment, je lui donne ma réponse : « Je comprends…  » J’avais envie de lui dire que le deuil allait bien finir par s’en aller. Que l’on se retrouverai là-haut en temps voulu. Mais ma raison a pris le dessus sur mon cœur. Il était impératif que je ne la blesse pas.

Je suis revenue depuis un moment. Je ne sortais pas de l’école de Magie. Paige ne me connaissant pas, je pouvais donner des cours sans qu’elle ne prenne le temps de venir me voir. Un avantage assez intéressant. Je mangeais depuis mon retour, cela me faisait tout drôle de reprendre des repas. Je ne vois pas trop quoi lui dire, puis, je lui annonce gentiment : « J’ai un peu faim oui. » Je souris, puis, je lui dis en regardant ses vêtements tandis que moi je suis trempée : « Pas de soucis. » Je souris à nouveau.

Je vois Phoebe. Ma petite sœur. Je l’observe, elle a une pile de vêtements dans les mains. Je souris. Elle m’a aussi beaucoup manqué. Mes sœurs m’ont manquées. Je la vis. Déposant mes affaires sur le sol. Je la prenais dans mes bras après avoir posé la pile de vêtements sur la table à côté de moi. L’étreinte me fit du bien. Me laissant un peu plus aller, je déposais sur son visage des bisous. Puis avec mon sourire malicieux, je lui demandais : « J’espère que tu as été sage…. ?  » Voyant les vêtements, je lui disais tout en les prenant : « Merci petite sœur.  » Il s’agit des habits de Piper, je les ai reconnu de suite. Je lui montre en souriant : « Merci.  »

Allant me changer dans la salle de bain, je redescendais l’escalier tranquillement. Des souvenirs me revenaient en mémoire. Je m’arrêtais sur une marche tout en regardant devant moi. La vie, la joie, le bonheur, je revois tout dans ma tête. Me dirigeant vers la cuisine, je vois mes deux sœurs devant moi. Mon ventre gargouillant de plaisir, je souriais tout en respirant la bonne odeur des petites choses que je voyais devant moi.

« Mais qu'est-ce que je fais ici ? »

« Fière de toi ? J’ai tout vu de là-bas…Comment peux-tu douter que je ne sois pas fière de toi ?  » Souriant et lui mettant ma main sur sa joue. Je rajoute patiemment. « Même si on est mort, on peut tout voir ici. Tout se qui se passe ici, on peut le voir….Mais il y a…. » Je m’arrête un instant, je n’ai pas trop envie de parler des choses qui se passent dans cet espace, cet entre deux n’est pas un lieu très joyeux…Je lui fais encore un bisou sur le front avant de monter dans la salle de bain.

Je me change dans la salle de bain. Trempée jusqu’aux os, je me demande si je n’ai pas pris un bon rhume par la même occasion…En tous les cas, je me demande bien si je vais réussir à tenir le coup. Revoir mes sœurs est un réel plaisir mais est-ce que je vais arriver à leur pardonner. Je ne sais pas encore…M’essuyant avec tout le nécessaire de toilette, je me place devant le radiateur un court instant. Il m’avait manqué lui !

Souriant intérieurement, je passe les vêtements de Piper. Je sens son odeur. Des souvenirs ressurgissent une nouvelle fois. Je me demande bien si je vais réussir un jour à avancer dans cette nouvelle vie. Cette nouvelle chance doit être un nouveau chapitre dans ma vie. Finissant rapidement de m’habiller, je redescends avec pour rejoindre mes sœurs.

Je les rejoins, elles sont là devant moi. Je souris, je suis heureuse tout de même de les voir là. Puis, je me lance, je pose la fameuse question :   «  Pourquoi ? Pourquoi m’avoir fait revenir ? » Une simple question qui me turlupine pas mal le cerveau. J’ai hâte d’avoir une réponse à cette demande. Puis, je rajoute patiemment : « Des démons ont attaqué l’école des élèves de l’école de Magie. Vous étiez où ? » Une autre interrogation qui va certainement finir par une bonne conversation interrompu par mon estomac qui s’exprime avec un grognement plaintif. Faisant une grimace, vu que je suis prise en flagrant délit, je souris tout en patientant pour les réponses.

« Mais qu'est-ce que je fais ici ? »

Je voulais mes réponses, je les mérite ! Je ne suis pas une cruche ou une poupée. Mais dans notre famille, on s’était juré de laisser les morts en paix…Je leurs en veux d’un côté, mais d’un autre côté, je suis contente d’être sorti de ce néant…Il faudra bien que je l’écrive dans un livre. Je vais effectuer mes recherches afin de laisser une trace pour les autres. «  Me faire revenir ? Juste parce que je vous manquais… ?  » Là je n’en croyais pas mes oreilles ?! « Les règles que l’on s’était fixées. C’était de ne pas utiliser la magie pour soi. Vous avez enfreintes toutes les trois cette règle. Je suis toute de même déçue de cet acte.   » Je suis l’ainée, j’ai toujours eu ma place pour gronder ou reprendre lorsque cela n’allait pas. Je me dois de dire ce que je pense. « C’est la seule chose dont je ne suis pas contente de vous trois. Le reste de vos vies a été impeccable, vous aidez pas mal de gens, et pour cela je suis fière de vous.  »

Sur ce point, je suis furieuse, je n’aime pas lorsque l’on ne respecte pas les règles. Les Fondateurs nous ont repris un tas de fois à ce sujet…Du coup, je ne vois pas trop comment le prendre. Je souris malgré tout. Je mange un biscuit puis, je me souviens de la nourriture que l’on mange dans ce Néant. Chiron pense qu’il s’agit du Valhalla. Je réfléchis encore un peu plus. Je dois vraiment lancer ses recherches sur ce point. De cet endroit, on peut voir ce qu’il se passe sur Terre. Mais pour voir ce qu’il se passe là-bas, il faut y laisser un prix…

«  Paige, la petite dernière… » Je me souviens de la situation là-haut. La colère avait pris le dessus sur l’amour. L’impression d’être abandonnée, pas parce que j’étais morte, mais tout simplement parce que j’avais été remplacée… «  N’ayant pas de pouvoirs pour le moment, tu ne peux te reposer que sur le pouvoir des trois.  » Lorsque l’on demande une nouvelle chose, il ne faut pas croire que tout ira aussi vite que tu l’espère. Mes dons reviennent, mais petit à petit. Je ne peux pas aller plus vite que la musique.

Ma sœur me prenant par la main, elle m’emmène dans la cuisine. Je lui réponds en souriant : « Je te remercie mais j’ai un appartement à l’Ecole de Magie.  » Mangeant un biscuit, je dis à ma sœur Piper : « Ils sont toujours aussi bons. Ils m’ont manqués ces merveilleux petits biscuits.   » Je soupire puis, je dis sérieusement : « L’attaque a eu lieu au stade alors que l’on était sorti avec les élèves. L’école va bien.   » Buvant un verre d’eau, je ne vais pas m’énerver, mais je dois expliquer. « Un démon de glace, on l’a tué avec Chiron, mais maintenant, ils savent que je suis vivante…Il est fort probable que les démons soient au courant maintenant.   » Je souris, je dis tout simplement : « Pourquoi demander aux Fondateurs ? Ils ne vont pas se déplacer pour cela tout le temps.   »

Je mange un autre petit biscuit. Je souris, je rassure ma sœur : « Je pense qu’avec mon retour, vous avez mis une sacré pagaille…  » Et voilà que je remets une couche ! J’ai la forme, n’est-ce pas ? Je bois de l’eau. Depuis pas mal de temps, je ne bois plus. J’ai remarqué qu’il y avait une incidence sur mes dons, je dois me maîtriser plus qu’avant. Sentant une présence depuis la cuisine, je tourne la tête, je vois Paige. Celle qui m’a rendue folle de là-haut…Les fantômes disent qu’il y a une force en nous qui peut nous faire basculer du bon ou du mauvais côté. Mais étant une Halliwell, j’ai pu résister à cette force ou presque. J’ai failli vouloir disparaître pour de bon. Je l’observe, et je ne sais pas comment lui répondre. Je suis morte tuée par un démon, ma mort fut une mort de souffrance. Je suis arrivée dans le Valhalla avec une haine et une peur de ne plus aider mes sœurs qui me paralysaient avant de me rendre ignoble. Je souris, et je tente une blague pour me faire passer la couleuvre : « C’est bien moi, aux dernières nouvelles….J’étais tout simplement morte.  » Regardant mes sœurs sérieusement, je pense qu’il va falloir creuser l’abcès…Même si je suis Fondatrice, j’ai tout de même des sentiments qui viennent de passer d’une mer calme à une tempête si je n’ai pas mes réponses…

« Mais qu'est-ce que je fais ici ? »

Piper me donne sa réponse. Alors comme ça les Fondateurs ont mis leurs grains de sel. Je comprends mieux pourquoi est-ce qu’ils sont venus au Valhalla…Grimaçant de colère, je réfléchis à ce que j’allais dire par la suite. Seulement, je ne désire pas les blesser, mais je tiens à remettre les points sur les «  i ». « Donc  c’est à eux, enfin votre groupe….Vous ne vous êtes pas poser la question ? Laisser les morts en paix ? Vous n’avez pas pensé que pour une fois, j’étais réellement en paix ? J'y étais presque... La paix me tendait les bras. J'allais quitter le Valhalla ou y rester sereinement. » J’ai mis plus de cinquante ans à être en paix…Dans ce lieu merveilleux, rempli de guerriers, femmes fortes, indépendantes, et personnes nobles, où j’avais ma maison, un mentor, et autres sages pour m’aiguiller dans ma volonté de guérir. « Un cadeau ? Si je vous disais que je n’en voulais pas de votre cadeau.» Je m'arrête un instant, puis je rajoute patiemment : « Je comprends mieux le pourquoi du comment. » Je voulais finir de guérir, grandir, et aller mieux. Je n’ai pas pu le faire. Il me fallait dix ans de plus.

Ce vortex ? Je me souviens être partie je ne sais où alors que je dinais en compagnie des Dieux et valkyries. La joie, on chantait, dansais, buvais de l’ambroisie ou jus de fruit à gogo. On jouait aux jeux d’échecs, ou aux cartes, ou encore aux osselets. Je m’étais fais à l’idée de rester là-bas. Tranquille, en attendant mes sœurs et la famille, au calme. Ma maison, j’allais l’agrandir. Je prévoyais même de faire un potager.   « Ce vortex qui m’a fait venir alors que je diner….En compagnie des valeureuses valkyries. Qu’est-ce qu’il était bon ce sanglier…J’en ai encore l’eau à la bouche. Et l'ambroisie...Elle est bien meilleure que la bière que l'on peut trouver ici sur Terre. » Mangeant un biscuit, je souris en repensant à cette fameuse soirée. Voyant Piper appeler notre autre sœur, je vois qu’elle hésite. Freya m’avait prévenue : « Il faut accepter le changement même s’il fait mal au cœur. Prue, tu dois encore fournir un effort même si ton cœur ne le veut pas. Les Dieux te mettent à l’épreuve. » Ce jour-là, j’avais encore hurlé, crier, gesticuler dans tous les sens pour lui dire que je ne voulais pas de cette sœur qui avait prise ma place. La gifle que j’ai reçue dans la figure calma d’un coup ma crise de colère. Comme une enfant que l’on puni en la laissant seule dans une pièce. J’avais pleuré durant une journée et une nuit entière dans les bras de Freya et les autres sœurs guerrières.

Voyant Phoebe baisser la tête, je me suis dis que j’y étais allée un peu fort. Mais je n’avais pas tort. J’avais dit aux Fondateurs que je ne voulais pas. Apparemment, ils n’ont pas fait leur boulot. Je lui dis sérieusement sans véritablement rentrer dans les détails : « Je ne suis pas venue, parce que je suis passée de l’entre deux au Valhalla. A moins que tu voulais avoir à faire avec un esprit vengeur… ? C'est la raison pour laquelle; Grand-mère t'avait dit que je ne viendrais pas vous voir.  » Les esprits qui souffrent ne sont pas vraiment très amicaux. J’ai failli le devenir jusqu’à ce que Freya vienne me chercher. Buvant un peu d’eau, je reprenais un biscuit. Je voulais manger pour éviter de rajouter des informations supplémentaires. Observant ma sœur cadette, je lui répond patiemment : « Je les avais perdus à ma mort. Donc comment veux-tu que je les récupère aussi rapidement ? Je dois déjà me contrôler avant de les maîtriser. Mais ne t’inquiète pas, les potions sont mes amies. Et puis Chiron est presque toujours avec moi.  » Je vis à l’école de magie, il n’est pas difficile pour moi de ne pas sortir sauf pour aller chercher à manger. J’ai un lieu de vie qui me permet d’apprendre à me contrôler.

Phoebe va chercher ma petite sœur. Je ne suis pas surprise de son comportement. Je dois faire comme Freya l’a dit. Je ne dis rien, mais je n’en pense pas moins. Je ne l’a connais pas, mais je ne sens pas que je vais retourner dans cette maison. Je l’écoute me dire que j’étais une seconde mère ce qui fut le cas étant donné que je les ai presque élevés avec notre grand-mère. Je souris, mais je ne réponds pas. Regardant Paige, je lui dis en souriant : «  Je suis bel et bien là. C’est incroyable de vous voir toutes ici. » Je l’observe et je lui répond : «  Comme je le disais, l’attaque a eu lieu au stade et non à l’école de magie. Il faut d’ailleurs faire une réunion avec les élèves à ce propos. » Souriant en essayant d’être gentille. Je ne voulais pas la brusquer, mais je crois qu’on n’a pas fait attention à ce que j’ai dis sur l’attaque, ce n’est pas bien grave, il faut aller de l’avant et trouver des solutions pour aider les élèves. « Avec Chiron, on n’en a déjà discuté. On va devoir prendre des mesures pour aider nos élèves.  » Il ne s’agit pas d’un ordre mais juste d’un constat. Essayant d’être douce, j’ai du mal avec cette jeune personne que je ne connais pas trop et qui est arrivée comme un cheveu sur la soupe. D’ailleurs avec notre mère, nous avons eu une longue conversation auxquelles il n’y a toujours pas de fin…

« Mais qu'est-ce que je fais ici ? »

Observant Piper, je lui donne une réponse qu’elle ne va guère apprécier mais qui mérite d’être franche. « Si je ne suis pas venue vous voir c’était que je n’en avais pas envie du tout, ni la force de venir. J’avais aussi mon deuil à faire.   »  Buvant un peu, je vois qu’elle n’est pas au courant de la conversation que j’ai eu avec notre mère. En pensant à grand-mère et notre mère je rajoute tranquillement avec un sourire forcé : « Actuellement, je n’ai guère envie de les voir. Mais si tu souhaites leurs parler, je n’y vois pas d’inconvénient.  »  Avoir une autre famille de guerrières m’avait permis de passer les étapes du deuil. J’avais à nouveau la sensation de me sentir utile. En fantôme à part bouger les pages du livres des ombres ou chambouler un mariage comme celui de Piper, tu ne peux guère faire des choses…

Je souris lorsqu’elle me parle. Elle veut apaiser les choses, c’est son droit. Mais, j’ai comme l’impression qu’elles ne veuillent pas comprendre que j’avais une nouvelle vie pour revenir après. « Si j’étais chez les Valkyries c’étaient pour revenir après. Vous auriez attendu dix années de plus et c’était tout à fait possible. Mon mentor, je ne sais pas si elle peut venir m’aider à finir la formation ici sur Terre. En fantôme, je prenais le tournant….Comment dire….L’ambroisie, je crois ne doit pas être sur Terre il me semble. C’est interdit d’en apporter de là-bas pour en boire ici. »  Soufflant un peu, je ne sais pas vraiment comment leur dire, puis, je rajoute en souriant : « Tu n’auras qu’à demander à Grand-mère…Si elle aime les poltergeist…. ? » Je fais une grimace, pour qu’elle puisse comprendre que j’ai fais au mieux. Ne pouvant pas communiquer avec elles. J’ai fait comme je le pouvais. Piper m’a dit qu’elle y avait été aussi là-bas. « C’est étrange, je n’étais pas au courant que tu passais là-bas. J’aurais su, j’aurais demandé à te voir. Je demanderais à mon mentor pourquoi est-ce que l’on a pas pu se croiser là-bas.   »  

« L’école est l’endroit où je suis en sécurité. Maintenant que les démons savent que je suis de retour…Il va falloir aider au mieux mes élèves. »  Sérieusement, je reprends mon sérieux. Je sais que je peux aussi avancer. Je vois que ma sœur Phoebe ne va pas bien, je remarque qu’elle doit sentir tout ce qui m’agace. Mais je ne peux pas, ou plutôt je ne veux pas laisser passer cela. Je ne parlerai pas des Fondateurs que j’avais vu et auxquels j’avais dit non, je réglerais mes problèmes avec eux par la suite…

Regardant ma sœur Phoebe, je vois bien qu’elle n’est pas bien. Néanmoins, je me dis que de toutes façons, il y a certainement des questions qu’elle se pose. Je lui dis : « Je te dirais qu’au début de ma mort, j’avais envie de m’en aller. De ne plus revenir, après tout, vous n’aviez pas besoin de moi. »  Tout en la regardant, je m’arrête avant de reprendre : «  Lorsque mon mentor est venu me chercher tandis que je devenais un fantôme dangereux. Je me suis retrouvée dans un lieu, où je me sentais utile. Une nouvelle famille qui me donne des personnes avec qui vivre en chair et en os si je peux le dire ainsi. Un endroit, où j’ai mis trente ans à apaiser ma colère...  » Je ne sais pas trop si elle va comprendre, mais lorsque vous êtes arrachée à votre famille, il est nécessaire d’en refaire une autre. «  Cela fait plus de trente ans, que je n’ai pas vu grand-mère et notre mère. Les fantômes n’ont pas le droit d’y aller.  »  Ecoutant ma sœur pour le sortilège de magie, je souris. Moi avec les Fondateurs ? Elle peut toujours courir…Ils n’ont pas respecté mon choix.

Paige propose une réunion, je lui confirme son idée : « Oui, c’est une bonne idée, il faudrait que les professeurs soient là aussi durant ce moment de réflexion.  »  Je bois un peu d’eau tout en voyant ma sœur Phoebe partit. Frustrée de la voir là comme ça, je fais une grimace. Je me dis qu’elle va revenir après. Je souris, puis je lui répond : « Elles ont du certainement oublier ma période punk adolescence où j’étais une affreuse gamine.  »  Il est normal que l’on parle des personnes en bien, on oublie les mauvais côtés pour justement ne pas donner une mauvaise image de la personne. «  C’est surprenant comme situation, il faudra que j’aille remplir le livres des ombres, j’ai des informations à mettre après mes péripéties valkyriennes. »  Au moins, j’aurais des choses à noter pour aider les nouvelles générations. Je la vois timide et hésitante, je lui dis calmement même si j’ai encore du mal avec sa présence, j’irai voir notre mère pour mettre les points sur les « i ». « Je suis à l’école de magie, tu sais où me trouver. Tu n'as qu'à toquer à la porte de mon appartement. En général, je sors rarement en ville tant que je n'ai pas tous mes dons comme il se doit.   »  Je vais essayer, mais il ne faudra pas s’attendre à des miracles de Noël. D’ailleurs au passage, je n’y crois plus. Puis, je dis tout haut et fort : « Allez Phoebe revient !   »  Cela me fait penser à cette période, où j’ai remplacé notre mère pour l’éduquer avec notre grand-mère.